Liberté, nouveauté, accessibilité : à l’honneur cette semaine au Mondial du vent à Leucate, dans le sud de la France, le wingfoil, dernier cri des sports de table, planche à voile et kitesurf, dont le parcours se fait avec un esprit pionnier et créatif. .
Flora Artzner, windsurfeuse de longue date, n’est pas vraiment tombée amoureuse du wingfoil au premier coup d’œil : « Ça fait un moment que tout le monde ne m’a pas dit que je l’avais essayé, mais je ne l’ai pas trouvé très joli dans l’eau. »
Le « grand amoureux », raconte le joueur de 29 ans, une fois frappé à table, tracté par une aile gonflable tenue à la main. « On a une sensation de liberté folle, l’impression de voler au-dessus de l’eau grâce au foil. »
Cet appendice en aluminium ou en carbone, inspiré de ceux utilisés dans les bateaux de course de l’America’s Cup ou du Vendée Globe, soulève la planche et semble faire léviter les coureurs.
Plusieurs dizaines de ces papillons fluorescents très mobiles s’affrontent jusqu’à dimanche à Leucate, au pied du massif des Corbières, dans le cadre du Mondial du vent, compétition nautique de référence née il y a un quart de siècle dans cette région venteuse.
Plus accessible
Apparu il y a un peu plus de trois ans, le wingfoil s’est déjà fait un nom dans l’industrie. « Sa croissance est exponentielle, bien plus rapide que la planche à voile et le kitesurf », explique Tom Hartmann, responsable du Circuit mondial de la discipline (GWA).
Les raisons de ce succès ? En partie « la simplicité du matériel, léger et compact », précise Nicolas Akgazciyan, champion de planche à voile et propriétaire d’une école à La Franqui, près de Leucate. « Avec deux ailes, une planche et un foil, l’histoire se résout, vers le coffre d’une Mini. »
Moins dangereux que le kitesurf sans les lignes parfois complexes à maîtriser ; plus facile à assembler et à manœuvrer qu’une planche à voile ; utilisable même par vent faible… le wingfoil séduit un public néophyte (prévoir 2 000 euros pour tout le matériel d’entrée).
« Je commence à avoir une vraie demande des gens qui en sont sortis et qui le voient de plus en plus sur les réseaux sociaux ou à la télévision », raconte Nicolas Akgazciyan. « Parce que c’est +instagramable+, tous les jeunes s’y mettent. »
« Ca se cherche encore »
A presque 25 ans, Titouan Galea est presque un vétéran du circuit. Issu du kitesurf, le Calédonien est devenu l’an dernier le premier champion du monde de l’histoire du wingfoil.
« C’est un plaisir de marquer l’histoire d’un sport. Cela ne m’enlèvera jamais », déclare-t-il. « Cela fait 20 ans qu’il n’y a pas eu de révolution dans les sports nautiques après le kitesurf. C’est donc définitivement à la mode en ce moment, mais on ne sait pas combien de temps cela va durer. »
La discipline des jeunes est actuellement disputée sur le circuit mondial sous forme de courses de vitesse ou de freestyle, avec des figures, mais « rien n’est encore résolu à 100% », note Tom Hartmann. « Nous changeons nos règles chaque année. »
C’est encore recherché, on verra où ça mène », confirme Flora Artzner, qui organisait récemment un événement, la Roca Cup, où un format « boardercross » était proposé, inspiré du snowboard, avec des obstacles à franchir. .
« Il y a un grand désir de faire des choses différentes et plus avancées », dit-il. « On est à une époque du sport où tout est possible et où on peut être super créatif. C’est incroyable de vivre ça, comme ceux qui ont vécu les débuts de la planche à voile. »
C’était dans les années 60. Il n’était pas encore né. Instagram non plus.
29/04/2022 19:40:00 –